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 Murakami Ran ♕ « Always lost in the sky. »

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ARKERS.
ᴥ Avatar : Miyazaki Aoi
ᴥ Etat de santé : Bon
ᴥ Lieu de résidence : Secteur 7
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Murakami Ran
ARKERS.
Murakami Ran
MessageSujet: Murakami Ran ♕ « Always lost in the sky. »   Murakami Ran  ♕ « Always lost in the sky. » EmptyJeu 12 Fév - 18:22

Murakami Ran
Hey ! Comme tu vois, mon joli prénom c'est Ran, mais je préfère que tu m'appelles Ran, j'ai en horreur les surnoms. je suis Japonaise, et je viens de l'arche. même si tout ça est très intéressant, j'imagine que tu veux en savoir un peu plus; je suis née le 4 février, j'ai donc 18 ans ans, ah et, juste pour infos, je suis hétérosexuelle et je suis enfant unique. Sinon j'ai DÉJÀ PRIS de la drogue. Mon statut au sien de l'ark est MOYEN et, finalement ma profession au sein de l'arche est auxiliaire en ingénierie ouf, ça en fait des infos... j'espère que tu es satisfait, gros curieux !
feat. Miyazaki Aoi
this is how everything start;
  Elle aurait aimé être une tortue. Toute petite. Minuscule. Avec une carapace. Une carapace que nul ne pourrait franchir. Muraille protectrice. Sécurité. Alors elle n’aurait eu aucune raison d’avoir peur, jamais. On n’a pas peur quand on est une tortue. On est protégé. Si la réalité devient trop noire, on a juste à se réfugier sous sa carapace et attendre. Que cela passe. On peut même fermer les yeux. Mais il n’y a pas de tortue sur l’arche. Il n’y en a jamais eu. Il n’y en aura sans doute jamais. A part elle, peut-être. Si elle arrive à se créer une carapace. En bloquant son cœur, ses sentiments on peut y arriver. On doit y arriver. Ne pas y arriver serait terrifiant. Elle en a déjà vu. Des tortues. Dans les images des archives. Elles avaient l’air heureuses. Elle aurait aimé être une tortue. Personne ne prête attention aux tortues.

  Quand on a grandi dans le secteur 13, on s’endurcie ou on meurt. Pas très grande, toute menue. Aurait-elle du y rester, peut-être n’y aurait-elle pas survécu, ou alors serait-elle devenue toute autre. Dans tous les cas c’est une forme de mort. L’âme, le cœur peuvent mourir même si le corps n’a rien. D’ailleurs peut-être qu’une partie de son cœur est mort quand elle est arrivée au secteur 7, pour renaître sous une autre forme. Mais les souvenirs ne disparaissent jamais. Pas entièrement. Ils se dissimulent. Le jour. Vous laisse l’illusion d’une liberté. Mais quand la nuit vient vous vous rendez compte à quel point vous avez eu tort. Ils reviennent, ne vous libère jamais de leur emprise. Plus forts. S’empare de vous. De votre âme. Quand elle était là-bas nul n’a jamais réussi à la lui  prendre. Elle gardait la tête baissée, mais son âme était haute, haute. Mais chaque nuit ces souvenirs qui la rongent essaient de la lui arracher.
Le noir lui fait peur. Le noir lui rappelle la peur. Tous les cauchemars de l’univers se dissimulent dans les ténèbres. Et les siens aussi.
  Elle est à sa place maintenant. Elle essaie de le croire. Mais à chaque fois cela résonne comme un mensonge. Faire semblant. C’est comme ça qu’elle s’en sortait dans ce marasme de misère qu’est le secteur 13. Comme ça marchait, elle a continué en arrivant ici. La vérité fait peur. Elle l’a vue, cette vérité. C’était laid. Elle comprend pourquoi personne ne veut l’affronter. Elle fait mal, comme les souvenirs, parce que les souvenirs portent cette réalité qu’elle veut fuir.
 
  Le secteur 13, voilà la réalité qu’elle veut fuir. Douze ans. Douze ans de sa vie. Douze années qu’elle voudrait effacer. Oublier. Ce qu’elle était, ce qu’elle a fait, ce qu’on a pu lui faire. Elle y née, comme beaucoup. Elle y a survécu longtemps, comme certains. Des géniteurs elle en avait. Une brise qui vous caresse la joue, assez chaude pour vous réchauffer le cœur et tout aussi fraiche que la rosée du matin, illustration d’un amour infini, l’amour d’une mère. Cela résonne comme une lumière au milieu des ténèbres. Mais une lumière semblable à cette d’une chandelle en pleine nuit d’hiver, vacillante, qui finit par s’éteindre. Sa mère était d’une brise printanière qui a été emportée par l’hiver. Elle était fragile, pas bien solide, elle lui ressemblait mais était son opposée tout à la fois. Son père, s’il était resté avec sa mère c’était pour la seule et unique raison qu’il l’avait mise enceinte. Il ne s’en serait pas sorti en fuyant. Aucun des deux. Un enfant comme ça, ça ne passait pas. C’était un lâche et un faible. Parfois quand elle se regarde dans un miroir elle se dit qu’elle a certainement beaucoup hérité de lui. Aussi étrange que cela puisse paraître, cet opportuniste s’en est allé avant la princesse qu’il avait pour amante. Il trempait dans des affaires louches, c’est un des seul moyen de survivre dans le secteur 13, mais lui il s’est fait prendre. Elle avait entendu qu'il avait tué un homme, elle n'avait pas tenu à en savoir plus. On l’avait éjecté. Elle avait demandé à être présente. Elle ne savait pas vraiment à quoi s’attendre, l’éjection, ce n’était qu’un mot, les mots résonnent aux oreilles, ils ne prennent vraiment vie que quand on les illustre. Elle avait regardé jusqu’au bout, sans fermer les yeux. Ce n’était pas le corps sans vie de son père flottant dans l’espace qui l’avait particulièrement marqué, ni même ce garçon un peu plus grand qu'elle qui l'avait dévisagée avec toute la haine du monde en la bousculant, non c’était le visage inexpressif de ses bourreaux. Le regard paisible, aucune émotion ne traversant leur visage. Puis ils étaient sortis de la salle, elle les avait vus rire entre eux à une plaisanterie, se raconter diverses histoires. Elle avait trouvé ça monstrueux, mais tout à la fois merveilleux.

  C’est peut-être à ce moment-là qu’elle a décidé de devenir une tortue. Une carapace qui ne laisserait plus rien passer. Si cela marchait pour les autres alors cela devrait marcher pour elle. Elle s’était regardée dans une vitre du vaisseau, s’en servant comme un miroir. Un miroir étoilé aux airs de l’infini qui était aussi trompeur et traître que ceux de son espèce. Ce n’était pas bien difficile de s’en jouer. C’était venu facilement, elle s’était entraînée à garder un visage souriant, ou neutre quelle que soit la nature de ses pensées. Elle n’avait pas vraiment eu l’impression d’être convaincante au début. Figée, les traits tendus, le regard en émoi. Avant de s’accoutumer à ce petit jeu et pouvoir s’y divertir sans miroir. C’était devenu facile, de ne plus montrer ce qu’elle pensait, de ne laisser passer que ce qu’elle voulait.

  Son père n’était plus là, aussi ignoble qu’il avait pu être de son vivant, on pouvait lui accorder le mérite d’avoir eu au moins un fond d’honneur pour ne pas les laisser mourir de faim elle et sa mère. La vie dans cette partie de l’arche n’avait jamais été bien drôle, ce fut pire. Même si un enfant trouve de quoi se divertir avec peu, il y a un stade où cela lui est impossible. Les jeux ne procurent plus la même sensation qu’avant, l’impression de se forcer de faire semblant. Si c’était ce qu’elle s’était déterminée à faire désormais, jouer aux adultes lui sembla plus simple. Une âme enfantine n’avait aucune chance de s’en sortir ici. Il est des portes que l’on décide de franchir, le regard triste, plein de regrets. Parce que l’on sait que lorsqu’on l’aura passée, elle se fermera à jamais, un cadenas de fer, retenant son enfance. Elle a franchi la porte. Elle n’avait pas pensé aux fenêtres, celles qui se veulent gardiennes des souvenirs, celles qui veulent que vous puissiez de nouveau regarder en arrière, vers l’enfance. Certains jours elles sont bénies, véhiculant l’image de l’étreinte d’une mère. Mais c’est elles aussi qui laissent les cauchemars filtrer, alors elle voudrait y coller un long rideau noir. C’est dur de faire semblant une partie de vous est enracinée dans quelque chose qui vous échappe.

  Elle était intelligente, maligne, dégourdie. Très. Et cela combla à sa petite nature. Il existe toujours des êtres avides de pouvoir de richesse prêt à exploiter un enfant discret et futé, ces gens-là sont particulièrement présents dans le secteur 13. Elle n’était pas la seule à avoir compris qu’il fallait s’endurcir pour survivre. Mais d’autres y réussissaient mieux, ils étaient plus âgés il faut dire. Elle s’est donc retrouvée enrôlée dans un réseau. Cela avait le frisson de l’aventure, et l’arrière-goût bien caché d’une descente aux enfers. Mais cela lui donnait l’impression d’être en sécurité. En groupe, on était toujours plus fort. Quand sa mère est morte c’est sans doute ça qui lui a permis de tenir. Ou de se l’illusionner. Sa génitrice, elle avait un regard triste vers la fin quand elle la regardait. Elle ne lui avait pas  dit comment elle obtenait les portions de nourriture qu’elle lui apportait, mais elle devait sans douter. Une maman sait tout, toujours, avec le cœur. Ange empreint de bonté elle n’avait rien dit. Mais son regard peiné lui avait terriblement déchiré le cœur. Sa mère était incapable de cacher ce qu’elle ressentait, pas comme elle.

  Quand on trempe dans les affaires louches du secteur on a cette sensation de liberté mais aussi cette peur d’être découvert. Constamment, elle vous guette comme un lion sur sa proie. La drogue, cela améliore vos capacités, vous avez moins peur. Elle en a pris, comme ces autres compagnons. Des fois l’un d’entre eux disparaissait, coincé par les autorités. S’il était jeune on savait qu’il n’avait rien, qu’il patientait en prison, jusqu’au jour où viendrait l’heure de l’éjection. Les autres, on ne prononçait aucun mot en leur mémoire, on les oubliait et les remplaçait. Cela l’avait surprise au début, elle s’était demandée si ces gens qu’elle avait pris pour ses amis feraient la même chose si cela devait lui arriver. Oui, sûrement. Alors elle avait détaché les élans de son cœur d’eux et s’en était tenue à l’aspect pratique de la chose à quelques exceptions près.

  Un jour elle crut que c’était la fin. Elle ne voulait pas faire cette mission, elle ne voulait pas s’infiltrer dans le secteur 7 pour voler. Elle n’avait jamais quitté la misère du 13. Même si c’était laid, elle le connaissait, rapide, agile, rien ne pouvait lui arriver là-bas. On voulait la balancer en territoire inconnu. Terreur. La charte de l’arche ne lui faisait pas peur quand elle était dans le 13, elle la considérait toujours comme inhumaine, cruelle et injuste, mais elle n’avait jamais réussi à l’atteindre. Toujours, elle s’était faufilée discrètement à traves règles et autorités. Fuir, c’était facile. Mais en territoire inconnue c’était sauté du haut d’une falaise en espérant qu’un courant d’air la ramènerait en sécurité au bord du précipice.  
  Son instinct lui avait donné raison. Alors qu’elle faisait le guet pour d’autres de ses camarades la sonnerie se déclencha. Et là ce fut chacun pour sa peau. Cris, détonations, certains s’étaient fait prendre. Elle courrait, perdue, ne savant plus par où on sortait, se demandant qui avait été pris, si elle allait être la prochaine. Tous ces muscles étaient tendus par l’effort, son cerveau stressé avait du mal à évaluer la situation. Des bruits de voix féminins au détour d’un couloir. Elle s’était alors arrêtée, sachant que la rencontre était inévitable. Avait pris cet air tranquille et nonchalant qu’elle imitait à la perfection désormais. Elle s’attendait à ce que les femmes crient, appellent les autorités, mais non. Elles lui accordèrent un regard dédaigneux en soupirant que ces adolescents du secteur 13 étaient vraiment incompétents, incapables de trouver une salle, à se demander pourquoi certains tentaient encore d’intégrer le centre de formation. Elle ne comprenait pas, déboussolée elle ne protesta même pas quand l’une d’entre elle lui attrapa bras et la tira jusqu’à une salle. Elle s’attendait à voir des soldats armés l’attendre. Mais ce ne fut rien de ça, un homme à l’air érudit lui donna des taches à faire. Logique, rapidité, facile, elle savait lire et additionner, sa mère le lui avait appris petite. Elle comprit alors où elle se trouvait. Le centre formateur, certains du secteur 13 pas trop âgés avait la possibilité de l’intégrer s’ils se révélaient doués et que l’on diagnostiquait chez eux un intellect capable de servir à l’arche. Elle reprit son calme. Quand ce serait fini on lui annoncerait calmement qu’elle n’était qu’une idiote imbue de sa personne pour avoir prétendu au test et qu’elle n’avait qu’à revenir dans le secteur 13.
 
  Mais elle réussit le test. Les évènements s’enchainèrent, le temps de prendre une bouchée d’air et il était déjà trop tard pour regarder en arrière, son air impassible, un grand sourire toujours. A l’intérieur c’était le chaos le plus confus, un cri qu’elle aurait aimé lâcher mais qui restait coincé. On la plaça auprès d’un couple incapable d’avoir d’enfant, économie de place il fallait bien qu’on se serre un peu. Ils n’étaient pas méchants mais gênés, la traitait avec maladresse, effrayés sans doute par l’endroit où elle venait. S’ils savaient les vraies raisons qui l’avaient attirée dans le secteur 7.
  Se laver, manger à sa faim. C’était quelque chose de nouveau. La nuit, ce silence, c’était si effrayant. Elle revint au centre formateur, cette fois-ci pour étudier. Elle était douée parait-il. Assimilant très vite les informations et surtout dotée d’une rapidité de réaction. A l’école personne ne savait qu’elle venait du 13, ses « parents » adoptifs lui avaient recommandé de ne rien dire, pour elle et pour les autres. On l’aurait traité comme une paria. Si les professeurs autres que ceux qui lui avaient fait passer le test d’admission savaient quelque chose, ils n’en dirent jamais rien.  Elle avait toujours peur que l’on vienne l’arrêter, lui arracher cette sécurité nouvellement acquise, mais le temps passait et toujours rien. Elle se demandait si on la croyait morte dans le secteur 13. Elle osait à peine s’aventurer dans le secteur commun de peur de croiser des anciens visages, de peur de trahir son origine. Ce n’était pas de la honte, ou à peine, elle avait plus l’impression que si quelqu’un savait, alors cela recommencerait.

  Elle a grandi, souriante, bien élevée et opportuniste. C’est comme cela qu’elle fonctionnait dans le secteur 13, sautant sur chaque occasion pour améliorer sa condition. Hypocrite peut-être mais ce sont de vieux réflexes, elle a vu des hommes se battre pour un morceau, si ici les conflits sont différents elle ne pense pas que la nature humaine change quand elle est nourrie, elle a juste plus soif encore. Alors oui elle saute sur les occasions pour avancer, se disant que si elle ne le fait pas, quelqu'un d'autre s'en chargera. Mais quand on la regarde de loin on dirait plutôt une petite fille perdue qui essaie de se dépatouiller comme elle peut. Elle essaie d’être aimable, mais pas trop, elle est terrifiée à l’idée que quelqu’un perce sa carapace et découvre d’où elle vient. Aussi a-t-elle tendance à fuir, même ceux qui pourraient lui faire du bien, leur regard peiné, comme ceux de sa mère seraient les plus douloureux à supporter si l’on devait savoir d’où elle venait.
  Elle a obtenu un poste dans la partie recherche du centre formateur, c’est rare que quelqu’un du 7 ait accès à un poste demandant autant de capacité, elle n’est qu’assistante c’est vrai, mais as-t-on déjà vu quelqu’un du 13 y parvenir ? Mais elle est du 7 maintenant, pour tout le monde. Ou presque. Bien sûr que l’on a répertorié son parcours dans les archives, peut-être même que l’on sait ce qu’elle a fait.

  Elle a entendu dire que l’arche menaçait de s’effondrer, à vrai dire elle espère que les rumeurs sont fondées, c’est idiot, surtout quand son travail contribue à sa sauvegarde, mais elle a l’impression que si toute cette mascarade se termine, que si tout le monde doit se rendre sur Terre, alors elle n’aura plus à avoir peur. Que les cauchemars resteront figés dans le ciel, immobile, hors du temps, dans une autre dimension. C’est une tortue après tout, as-t-on déjà vu une tortue dans les airs ?

behind the screen;
Coucou moi c'est Houki, j'ai presque 18 ans et je suis en dernière année de lycée ainsi qu'admin sur ce forum. Donc n'hésitez pas à me harceler de mp si besoin ♥  

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