Chaque nuit, dès que je ferme les yeux je vois son visage. Celui de mon père. Il grimace, son visage est couvert de sang, il a l'air d'être en colère et me fait peur. Mais quand vint le moment de me frapper, je me réveil alors en sursaut. Toujours ce rêve, à chaque fois. Pourtant ce n'est pas moi, non, ce n'est pas moi qui ai tué mon père. J'ai eu beau clamer mon innocence, qui écoute un enfant de dix ans. C'est ainsi que je me suis retrouvé ici, onze ans plus tard.

Je me nomme Bae Myung Oh. Je suis issue d'une des plus riche famille de l'Arche. Évidemment, je logeais au secteur 4. Je vivais dans un appartement confortable et spacieux, entouré de ma mère et de mon père. Ma mère était une psychologue, douce, timide et attentionnée avec son prochain. Elle éprouvait et semblait croire vivre un amour passionnelle avec mon père, mais cela n'était qu'une façade. Ce dernier, malgré son siège au conseil, son argent et tout l'amour qu'il pouvait recevoir nous battait ma mère et moi. Personne n'aurait pu le soupçonner. Nous paraissions être une famille modèle, enviée de tous. Il était impensable que je parle à qui que ce soit de notre véritable situation. J'aimais ma mère, je ne voulais pas que l'on éjecte mon père et qu'elle meurt de chagrin, rejetant la faute sur moi. Alors je serrais les dents et subissait. Mais voilà, vers l'âge de dix ans, je ne pus plus garder cela pour moi. Il fallait que je parle. J'eus la bêtise d'en faire part à un confrère de mon père. Celui-ci promis de m'aider et ainsi, par sa faute et par ma naïveté, je fus accusé du meurtre de mon père. Le lendemain matin de ma plainte, je retrouvais mes parents, leur lit couvert de sang. Ma mère hurlait, pleurait. Elle était devenu incontrôlable, voulant à son tour mourir.

Lorsque l'on découvrit un poignard sous mon lit, couvert de sang, il était normal de m'accuser. Lors de sa découverte, j'eus l'impression que ma mère allait me fusiller. Me rejetant. Alors que je me disais innocent, il me rejetait, comme si la nuit où son mari avait perdu la vie, on avait également pris celle de son fils. Les tests ADN avait été falsifié. Je me retrouvais donc accusé de meurtre avec une preuve qui m'expédia directement dans la prison pour mineur de l'Arche. Pour éviter que je parle, on m'enferma dans une cellule sécurisée. J'avais été piégé. Le confrère de mon père convoitant sa place avait sauté sur l'occasion pour le faire tuer et me faire porter le chapeau. L'année de mes dix ans fut la dernière où je pus voir ma mère.

Onze ans plus tard, l'Arche voulait utiliser comme cobaye des détenus. Le but de leur expérience, s'assurer que la Terre pouvait être de nouveau habitable. Je faisais partie de ces détenus. C'est ainsi que j'atterris, avec cents autres individus sur terre. Le petit garçon que j'avais été n'était plu. Je n'étais plus le gentil garçon que j'étais sur l'Arche. Onze ans avaient passé et avec ma candeur. Je voulais me venger de l'Arche et de ces gens malveillants. Je ne voulais plus qu'il y ait d'injustice, pas devant moi. C'est alors que d'une main de fer, je m'emparai du pouvoir sur terre. Je m'autoproclamais chef pour être certain de ne plus être victime d'injustice. Mon charisme, mes années de réflexions et le don que j'avais développé dans l'art de la manipulation me permis rapidement de me faire respecter. Evidemment, mes camarade me craignaient, tous persuadés que j'avais réellement tué mon père. Je devais alors entretenir cette rumeur pour continué à être craint. L'Arche avait décidé de nous envoyer en mission suicide sur Terre pour découvrir si celle-ci était de nouveau habitable. Moi vivant, il était hors de question que ces gens assoiffés de pouvoirs y mette un pied et la souille de nouveau.

Je retirai donc mon bracelet pour qu'il puisse me croire mort, leur faire penser que la terre n'était pas encore habitable, entraînant certains camarades avec moi. A ce moment, je ne savais pas encore ce qu'il pouvait nous attendre. Nous venions à peine d'atterrir, certains étaient blessés moi, j'avais eu la chance de n'avoir été qu'assommé à l'impact de la navette sur le sol. Sais grande difficulté, mes camarades m'écoutaient, me craignaient. Après tout, n'étais-je pas l'homme qui avait tué son père à l'âge de dix ans? Notre première nuit dans le campement de fortune avait été calme, mes partisans et moi-même avions passé la soirée autour d'un feu à retirer nos bracelets. J'avais profité de la soirée pour parler avec à peu près toutes les personnes présentes, à aider les blessées, faisant appel à d'autre en meilleur état pour m'aider. Ils m'écoutaient presque tous. Ils me craignaient et me respectaient. Au matin, je me sentis comme puissant, ayant le sentiment de ne pas avoir perdu ma nuit.

C'est alors qu'une jeune fille revint au camp en courant. Elle se nommait Jjang Lee Hee. Cette fille prétendait que nous n'étions pas seul sur terre, qu'il y avait eu des survivants à l'holocauste nucléaire. Pour moi, c'était une raison suffisante pour lever les armes et partir au combat. L'ami qui l'accompagnait avait disparu, ce qui penchait davantage en ma faveur. Je déclarai alors qu'il fallait un chef pour nous aider à survivre, et qui mieux que moi pouvait accomplir cette tâche. Après la nuit que j'avais passé à faire la charité, il était légitime que ce soit moi qui prenne la tête du clan. J'avais fait mes preuves en temps que leader et beaucoup semblaient être de mon avis. Malgré le fait que d'autres n'étaient pas d'accord, je ne leur laissais pas le choix, assignant alors une tâche à tout le monde en fonction de leur connaissance acquise sur l'Arche.

Je voulais occuper le temps de mes camarades, découvrir avec ceux qui me suivaient qui étaient ces terriens. C'est alors que je décidais de mener une expédition pour repérer les lieux. Armé de débris que la navette que certains avaient rafistolés pour faire des armes, une équipe que j'avais préalablement choisie et moi partîmes du camp. A six, il ne pouvait rien nous arriver me disais-je à ce moment. Et pourtant. Nous nous dirigions vers le nord quand des hommes vêtus de peaux d'animaux apparurent au loin. Ils ressemblaient à ce que nos ancêtres appelaient des hommes des cavernes. Enfants, j'avais lu un livre parlant de ces gens là. Ils vivaient dans des grottes, n'avaient pas la faculté de parler et se comportaient comme des animaux. Ils étaient sales, pleins d'insectes, tout comme les singes. En voir en vrai me donna des sueurs froides. Ils semblaient féroces et surtout, j'avais l'impression qu'ils étaient là pour nous.

Avant même que je pus prononcer un mot, l'un d'eux lança un javelot dans notre direction. Ce dernier vint se planter dans le thorax d'un de mes camarade. Apeuré, j'ordonnais à mes hommes de prendre la fuite, laissant pour mort notre ami. Nous ne pouvions plus rien pour lui et si nous ne fuyons pas rapidement, ils nous auraient réservé le même sort. Je n'étais pas préparé à me battre contre des hommes réduit à l'état sauvage. De retour au camp, j'en parlais avec le reste du groupe. Je décidais alors de mettre en place des entraînements au combat. Si nous sortions du camp seul, nous pourrions probablement jamais revenir, comme notre ami. Nous devions trouver des armes pour survivre, pas simplement se contenter de débris métallique.